Pourquoi est-il indiqué [NANO] dans la composition INCI des crèmes solaires certifiée Cosmébio depuis le 1er janvier 2022?


En résumé :


Il existe une polémique sur la méthode qui permet de détecter la présence de nanoparticules dans une formulation cosmétique.

Par principe de précaution, depuis le 1er janvier 2022, Cosmébio a imposé à ses adhérents l'affichage systématique du caractère nano des filtres minéraux que sont le dioxyde de titane et de l'oxyde de zinc dans la liste INCI : TITANIUM DIOXIDE [NANO] et/ou ZINC OXIDE [NANO]. Une crème estampillée sans nano hier peut donc aujourd'hui afficher la mention nano dans sa composition sans avoir changé de formule.

Les nanoparticules de dioxyde de titane sont reconnues dangereuses en cas d'inhalation sous forme de poudre ou en cas d'ingestion comme dans les bonbons. Dans une crème, les nano seraient problématiques si elles franchissent la barrière cutanée. Or, dans les filtres minéraux, les particules sont regroupées en agrégats très solides non nano qui ne pénètrent pas la barrière cutanée en conditions normales d'utilisation (rapport de test indépendant à l'appui).

Les filtres chimiques étant suspectés d'être des perturbateurs endocriniens, les crèmes solaires bio restent pour nous encore la meilleure alternative à ce jour selon les connaissances et les alternatives actuelles.


Pour aller plus loin (temps de lecture estimé : 3/4 minutes) :


Face à la polémique sur les méthodes d'analyses recherchant la présence de nanomatériaux et l'impossibilité de garantir avec certitude leur absence, le label COSMEBIO, a décidé, par principe de précaution, depuis le 1er janvier 2022, de rendre obligatoire pour ces adhérents l'affichage du caractère nano du dioxyde de titane et de l'oxyde de zinc dans la liste INCI : TITANIUM DIOXIDE [NANO] et/ou ZINC OXIDE [NANO].


Pourquoi une polémique?


Il existe différentes méthodes de mesure pour valider si une particule est nanoparticulaire ou non nanoparticulaire. Des particules validées "non nano" avec une technique sont identifiées comme étant "nano" avec une autre méthode dite MEB (microscopie électrique à balayage).

Aucune de ces méthodes d'analyse n'a été rejetée à ce jour pour manque de fiabilité ou au contraire validée comme référence au niveau européen. En France par contre, la DGCCRF a tranché et a fait le choix de se fier uniquement à la méthode MEB qui a de nombreux avantages. Pourtant cette méthode est contestée par d'autres acteurs dont certains fabricants car la préparation des échantillons par ultrasons pourrait fausser les résultats en modifiant la taille des particules.

Ces différences de méthodes et cette non harmonisation européenne introduisent une polémique sur la présence réelle ou non de nanomatériaux dans les formules des cosmétiques analysés. En effet, si les fabricants sont français et ont la méthode MEB comme référence désormais, leurs fournisseurs de matières premières sont parfois européens et ces derniers ne voient pas pourquoi leurs propres analyses ne conviendraient pas elles aussi puisque les autres méthodes sont également reconnues.

Une crème estampillée sans nano hier peut donc aujourd'hui afficher la mention nano dans sa composition sans avoir changé de formule. Une crème aujourd'hui qui n'aurait pas la mention nano dans sa composition peut contenir des nanos quand même selon la méthode à laquelle on se réfère.

La question pour nous parents reste la suivante : si il y a du dioxyde de titane nano dans ma crème solaire est-ce dangereux? Quelles solutions pour protéger mon bébé?


Dangereuses les crèmes solaires bio? La position de Bébé au Naturel


Il n'est pas de notre ressort ou dans nos compétences de dire qui a tort ou qui a raison dans cette affaire de méthode d'analyse mais nous pouvons expliquer nos choix de sélection.

Avant tout, fions nous à notre bon sens! Les enfants sont plus vulnérables que les adultes. Les procédés de défense sont ainsi quasi inexistants chez le nourrisson. L'idéal est donc d'éviter de s'exposer, de porter des lunettes de soleil, des vêtements couvrants et un chapeau.
(Pour aller plus loin : ☀ Les 10 règles d'or de la protection solaire - Blog au Naturel ☀).

Pour autant, parfois ce n'est pas possible et une crème s'impose car les dangers du soleil sont évidemment importants alors laquelle choisir? Les crèmes solaires certifiées bio restent pour Bébé au Naturel, sans la moindre hésitation, celles qui nous semblent les plus sûres existant sur le marché selon l'état de nos connaissances à ce jour, même avec la mention nano.

Pourquoi? parce qu'elles ne contiennent aucun filtre chimique suspectés d'être des perturbateurs endocriniens ni autres ingrédients pétrochimiques controversés. Les formules sont naturelles et l'impact sur l'environnement moindre du fait de l'origine bio d'une partie des ingrédients.

En ce qui concerne le dioxyde de titane, il est reconnu dangereux en cas d'inhalation (sous forme de poudre) ou d'ingestion (bonbons). Dans le cas des solaires, il ne pose aucun problème en application sous forme de crème SI il ne passe pas la barrière cutanée et là tout le monde est d'accord ! Les nanoparticules seraient par contre néfastes en cas de pénétration de la barrière cutanée et d'accumulation dans l'organisme d'après les connaissances actuelles (qui mériteraient d'être approfondies et précisées au niveau européen).

Or, dans les crèmes solaires bio, les filtres minéraux se composent de particules enrobées et agrégées très fortement entre elles, pour créer, dans la formule, des amas de particules indestructibles en condition normale d'utilisation, trop grosses pour pénétrer la barrière cutanée. Le principe même de protection des filtres minéraux est d'ailleurs de rester à la surface de la peau pour faire miroir et renvoyer les UV. C'est pour cela que parfois il reste des traces blanches lors de l'utilisation. Si les nanoparticules d'oxyde de titane ne franchissent pas la barrière cutanée sous forme de crème solaire bio, alors ces dernières nous semblent le cosmétique solaire le plus sûr existant à ce jour. la seule autre possibilité serait de ne pas s'exposer et/ou d'utiliser des vêtements anti-UV.


La position des fabricants


Nous avons sollicité chacun de nos partenaires pour avoir leur avis, notamment sur la question du franchissement de la barrière cutanée.

Voici leur position commune :

Suite aux nouvelles recommandations de COSMEBIO, les principales marques de solaires bio se sont regroupées en un groupe de travail pour réaffirmer l'innocuité de leurs protections solaires. Elles ont mené en commun des tests de pénétration cutanée* via des laboratoires indépendants qui conduisent à un résultat clair : les particules de filtres minéraux restent à la surface de la peau et ne pénètrent donc pas la barrière cutanée. Ces études ont porté à la fois sur nos produits finis mais aussi sur les ingrédients qui les composent (*L'étude de pénétration cutanée est réalisée in vitro sur des explants de peau humaine montés sur cellule de Frantz)

En plus de cela, ces fabricants tous certifiés Cosmébio se sont engagés à suivre le principe de précaution en indiquant bien [NANO] dans leur composition.


Nous espérons avoir pu répondre à toutes vos interrogations.
En cas de question complémentaire, notre équipe de conseillères est à votre disposition!